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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 12:07

 

Nicolas Chopin mit en garde son fils contre Antoine Wodziński, qui fut jadis son élève.

 

"L'aîné des Wodziński était un panier percé qui ne savait trop quoi faire de son oisiveté.  Ayant participé à l'Insurrection, il était interdit de séjour en Pologne et voyageait d'un pays à l'autre, toujours à court d'argent. Chopin connaissait bien son caractère faible et insouciant, mais il lui était très attaché : il l'accueillit à bras ouverts, lui servit de cicerone et lui prêta de l'argent, à fonds perdus. Dès qu'il s'agissait de ses compatriotes, il donnait sans compter de ses deniers comme de sa personne, considérant cet engagement comme un devoir moral. (...)".

 

Ce ne fut pas à Dresde, mais à Marienbad, que Chopin retrouva Maria l'été suivant.

 

"Madame Wodzińska devait y passer une partie de l'été en compagnie des ses filles, Maria et Jozefa. Chopin quitta Paris le 19 juillet. Neuf jours plus tard, il était en Bohême.

Il s'installa pour quatre semaines dans le même hôtel que Madame Wodzińska, 'Au Cygne blanc'."

 

Pendant cette période, Chopin maigrissait et sa toux s'aggravait. Madame Wodzińska insistait pour qu'il se soignât. C'est aussi durant ce séjour qu'il posa devant Maria pour un portrait à l'aquarelle de très grande qualité artistique (voir article précédent).

 

"Maria voyait Chopin en mi mineur. (...) Lui la décrivit en fa mineur : ils décidèrent que la deuxième Etude du futur opus 25 serait le portrait de Maryna. (...) Au bout de quatre semaines de flirt très comme il faut, il parla de mariage. Maria était très ingénue. Elle avait reçu une éducation trop conformiste pour ne pas s'ouvrir à sa mère d'un projet qui engageait toute sa vie. En l'absence de son mari, Madame Wodzińska accueillit favorablement une demande en mariage sans surprise et flatteuse car elle était très sensible à la célébrité européenne du compositeur. Mais elle imposa le secret absolu tant qu'elle n'avait pas obtenu l'assentiment du père de Maria. Entre eux trois, ils usèrent désormais d'un mot de passe : l'amour des jeunes gens fut nommé 'Szara godzina' (l'heure grise). Etrange cryptogramme pour une jeune idylle et de bien fâcheux augure. (...)

 

Le 24 août, Mme Wodzińska et ses filles regagnèrent Dresde. Chopin les accompagna et passa encore une dizaine de jours en Saxe. Pour respecter les convenances, il était descendu à l'Hôtel de Berlin, mais il passait le plus clair de ses journées dans l'appartement de la Rampische straBe. (...) La demande en mariage resta donc officieuse et, peut-être pour surseoir à un engagement qu'elle avait pris seule, Mme Wodzińska en suspendit la réalisation à la santé de Chopin. Elle l'obligea à consulter leur médecin, le docteur Paris qui conseilla un régime adapté à un rentier valétudinaire : boire de l'eau de gomme, se coucher à onze heures, porter des chaussettes chaudes et des pantoufles. Maria en broda une paire pour son maestro, trop grandes, mais 'le docteur Paris me console en me disant que c'est bien pour vous, car vous devez porter en hiver des bas de laine bien chauds'. Le thème des pantoufles, qui allait traîner dans leur correspondance pendant des mois, n'était pas seulement caricatural, il trahissait une complète ignorance de la vie d'un artiste à Paris et des choix qu'avait faits Chopin. Il promit tout ce qu'on voulait puisque c'était un temps d'épreuve imposé...

Quand il quitta Dresde le 10 septembre, il se considérait comme fiancé à Maria Wodzińska."

 

 

 

 

Source : "Chopin, l'enchanteur autoritaire" par Marie-Paule Rambeau (Ed. l'Harmattan)

 

 

 

 

 

 

 

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 20:56

 

Avant d'en venir au projet avorté du mariage de Frédéric avec Maria, et pour mieux en comprendre les raisons, il faut se pencher sur la situation de la famille Wodziński et celle de Chopin, considéré comme pianiste politique et subversif.

 

Mais au fait, le séjour de Chopin à Dresde et sa rencontre avec les Wodzinski étaient-ils programmés ? Après Carlsbad, Chopin et ses parents passèrent une semaine à Teplice et arrivèrent chez le Comte de Thun-Hohenstein à Děčín en Bohême le 13 septembre 1835. Le lendemain 14 septembre, Frédéric et ses parents se séparèrent, ces derniers devant reprendre le chemin de Varsovie. Ils ne se reverraient plus jamais.

 

"Chopin quitta la Bohême le 19 septembre. Son intention était de se rendre à Leipzig où Mendelssohn venait de se fixer. Il fit étape à Dresde le premier soir, heureux de se retrouver dans cette ville qu'il aimait et où il avait laissé de nombreuses relations. A peine installé à l'hôtel "A la ville de Gotha", près du château, il tomba par hasard sur Feliks Wodziński (...) : il ignorait la présence de la famille Wodziński à Dresde. (...)

 

Grâce à cette rencontre, ce qui ne devait être qu'une étape se transforma en un séjour de treize jours. Madame Wodzińska avait quitté Genève avec ses enfants pour rejoindre son mari à Dresde. La famille attendait qu'une partie de ses biens, confisqués par les Russes, lui fût restituée pour rentrer en Pologne. S'ils avaient choisi Dresde, c'est que le frère de Wincenty Wodziński, le sénateur Maciej  Wodziński, condamné à mort après l'Insurrection, y vivait en exil. (...)

 

Les Polonais étant toujours aussi nombreux à Dresde, les soirées musicales se succédèrent. Les échos de l'une d'entre elles parvinrent aux oreilles de la police locale qui tenait à l'oeil les émigrés polonais. Chopin avait improvisé sur la Mazurka de Dąbrowski ("La Pologne n'est pas encore morte"). Le lendemain, le comte Józef Krasiński, qui se trouvait parmi les auditeurs, fut convoqué à l'Ambassade de Russie où on lui reprocha d'être allé 'dans une maison où l'on chantait des chants patriotiques révolutionnaires'. Et comme il rétorquait qu'il lui aurait été difficile de donner des ordres au musicien, le secrétaire de l'Ambassadeur  répondit :  'Si vous voulez être un sujet fidèle du Monarque et ne pas séjourner en pays étranger passant pour un rebelle, vous auriez dû mettre à la porte un démagogue tel que Chopin ou au moins le forcer à se taire et quitter cette maison'. Le passeport de Krasiński ne fut pas prolongé. C'est le second témoignage, en si peu de temps, qui nous renseigne sur la  position de Chopin aux yeux des autorités d'occupation russes. Considéré comme un 'rebelle', il ne cachait pas qu'il assumait les risques de cet acte de résistance : se voir interdire définitivement un retour en Pologne. La Mazurka de Dąbrowski , de pays en pays, apportait à ses compatriotes en exil un moment de communion intense dans l'espoir d'une renaissance de leur patrie. Comme une petite flamme vivace, entretenue avec ferveur par celui que Lenz appelle 'un pianiste politique'."

 

 

 

 

Source : Marie-Paule Rambeau, - "Chopin, l'enchanteur autoritaire" (Ed. l'Harmattan)

 

 

 

 

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 13:38

 

"Chopin était superstitieux et ne s'en défendait pas. (...) Il était curieux de tous les phénomènes paranormaux qui passionnaient son époque, magnétisme, extase, somnambulisme le fascinaient, à son corps défendant. Il avait une crainte irraisonnée pour le chiffre 7 (1), conséquence probable du traumatisme affectif de la mort d'Emilia en 1827. Au début de l'année 1837, celle où devait se décider la grande affaire de son mariage, il alla consulter la célèbre voyante MlleLenormand qui, dans son antre crasseux de la rue de Tournon recevait tout ce qu'il y avait de célébrités à Paris. (...) Chopin ressortit de chez elle rempli de confiance dans un avenir qu'elle lui avait vu favorable, ce qu'il s'empressa d'annoncer à ses parents. On n'a aucune peine à imaginer qu'elle lui promit l'amour d'une femme, mais il ignorait la petite supercherie que sa destinée lui réservait en substituant George à Maria."

 

 

(1) Il écrit à Solange Clesinger : "J'entrais l'autre jour dans la cour Lafitte et cie par une porte, quand vous partiez par l'autre; -c'était simple, j'avais un 7 à ma voiture." . Il se livrait également à l'interprétation des rêves, si l'on en juge par cette lettre de George Sand : "J'ai rêvé de Mickiewicz, dis cela à Chopin et qu'il me dise si c'est bon ou mauvais signe."

 

 

Source : Marie-Paule Rambeau, Chopin l'enchanteur autoritaire (Ed. L'Harmattan)

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 13:32

 

 

"Il possédait cette grâce innée de la bienvenue polonaise (...). On aimait à venir chez lui, parce qu'on y était charmé et parce qu'on y était à l'aise. On y était bien parce qu'il faisait ses hôtes maîtres de toute chose, se mettant lui-même et ce qu'il possédait à leurs ordres et services."

 

 

Franz Liszt (Chopin, Corréa)

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 13:38

 

La soeur de Maria Wodzinska, Jozefa, souligne que la pâleur et la nervosité naturelles de Chopin s'accentuaient anormalement quand il était au piano :

 

 

"Il s'agissait d'une surexcitation nerveuse où le plongeait la musique, il changeait de visage comme un homme qui est sur le point de s'évanouir. Quand il se levait du piano, il était toujours si épuisé et si énervé qu'il ne voyait pas ce qui se passait ; à tous les compliments et à l'expression du ravissement par quoi on le remerciait, il ne répondait pas un mot car il ne pouvait parler. Il lui fallait un grand moment pour se calmer et retrouver son équilibre. "

 

 

 

Souvenirs de Jozefa Koscielska (Slowacki i Chopin, Hoesick)

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 13:29

 

 

"Il est impossible de jouer avec plus de légéreté, de sentiment, en même temps qu'avec plus de force ces oeuvres casse-cou. Ecouter ses improvisations, c'est une véritable jouissance. Il se fait donner quelques thèmes et peut jouer là-dessus au besoin une demi-heure, comme pour rien. (...) Et de plus, Chopin est un homme infiniment gentil, simple et gai. Il nous a fait rire aux éclats par son admirable don d'imitateur en représentant un Anglais qui écorche le français. Quand il jouait, nous faisions cercle autour du piano, tous pleins d'enthousiasme, et nous regardant l'un l'autre, empreints d'admiration, charmés par son art, comment dirai-je, enchanteur."

 

 

Journal d'Anna Thun-Hohenstein du 26 septembre 1835

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 20:34

 

Dans cette séparation de Dresde chargée d'émotion, Chopin a cherché à écarter la tristesse, ou à la surmonter, au profit d'une volonté de sérénité. Il laisse d'ailleurs un feuillet à Marie, avec ces deux seuls mots écrits de sa main, en français : "Soyez heureuse". Pour lui, cette séparation n'est pas dramatique. C'est Maria qui est la première à la dramatiser. Et Frédéric parti, c'est la Valse qu'il a laissée qui va symboliser sa présence.

 

"Il paraît que Frédéric a laissé une valse pour l'Album de Marie. Qu'elle la garde et la conserve comme une relique et qu'elle ne la laisse copier par personne pour que cette valse ne se popularise pas." (Antoine Wodziński)

 

 

Chopin par Maria Wodzinska

 

Portrait de Chopin par Maria Wodzinska. Cette aquarelle date du séjour de Chopin à Marianské Lazné (Marienbad) en août 1936 

 

 

Pendant quelque temps, Antoine Wodziński , chaleureusement recommandé par sa soeur à Frédéric, va servir de trait d'union entre les deux jeunes gens. A travers Antoine, c'est un peu Maria que voit Chopin, de retour à Paris. Antoine et Frédéric vont se voir tous les jours qui suivent. Dans l'appartement de Chopin, rue de la Chaussée-d'Antin, à l'Opéra, au Théâtre des Italiens... En conclusion de la première lettre d'Antoine à sa famille, Frédéric ajoute : "N'oublie pas de leur écrire que je les aime tous terriblement, oui, vraiment terriblement".

 

Naît très vite l'idée d'un nouveau voyage à Dresde pour l'année suivante, 1836.

 

Mais son état de santé s'est dégradé. Il est tombé malade lors du voyage de retour, en septembre-octobre 1835, et a dû être soigné à Heidelberg. Fin décembre, le bruit a couru à Varsovie qu'il était mort. Nicolas Chopin comprend bien qu'avec ce double handicap, sa pauvreté et sa toux, Frédéric aura bien du mal à se faire admettre définitivement dans cette puissante famille.

Mais si les Wodziński n'oublient pas leur cher Frycek, ils le considèrent avant tout comme l'ange gardien de leur fils prodigue Antoine. Tel est le sens de la lettre émouvante que Maria adresse à Chopin le 6 février 1836.

 

 

                                                                                                                 à suivre...

 

 

 

Source : "Aimer Chopin", par Pierre Brunel, PUF

 

 

 

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 21:14

 

Le retour de Chopin en Pologne n'est plus possible. Il a refusé de demander le renouvellement de son passeport à l'ambassade russe. Et de toute façon, il est trop lié avec les émigrés polonais de Paris pour ne pas être en danger dans son propre pays. Revoir sa famille ne peut se faire qu'à l'extérieur de la Pologne désormais. C'est ainsi que le 15 août 1835, il rejoint ses parents en cure à Carlsbad et passe trois semaines en leur compagnie.

Après leur départ, le 14 septembre, il se rend à Dresde pour y retrouver les Wodziński. Frédéric avait été l'ami d'enfance des trois garçons -Antoine, Félix et Casimir - pensionnaires chez les Chopin au Palais Casimir de Varsovie, ainsi que de la fille aîné Maria, de neuf ans sa cadette. Celle-ci est devenue une jeune fille passionnée de musique, parlant et écrivant le français couramment, dessinant des portraits avec beaucoup de talent, et jouant du piano (elle a déjà pris des leçons avec John Field). Chopin va lui faire travailler certaines de ses Etudes et lui joue quelques-unes de ses Valses.

  

Maria Wodzinska autoportrait

 

Maria Wodzinska, autoportrait

 

 

Il reste près de deux semaines auprès des Wodziński, passant de longs moments dans leur appartement de la Rampische Strasse et rentrant le soir dans son hôtel, Stadt Gotha. Le père, Wincenty Wodziński , est un aristocrate polonais propriétaire de nombreux domaines. La mère, Teresa Wodzińska, considère Frédéric comme le quatrième fils de la famille. Maria le nomme Frycek- diminutif polonais de Fryderyk -  et regrette qu'il ne s'appelle pas Chopinski "ou enfin, qu'il n'y ait pas d'autre marque que vous êtes polonais, car de cette manière les Français ne pourraient nous disputer la gloire d'être vos compatriotes", lui écrit-elle.

 

Maria, qu'on appelle Maryna dans l'intimité, a seize ans. Elle n'est pas vraiment belle, mais Slowacki s'était déjà épris d'elle l'année précédente : "pas belle et cependant assez agréable et ayant une multitude de talents".

Il est bientôt évident que Maria inspire à Chopin un intérêt particulier. Ludwika Linde, qui les vit ensemble, ne s'y trompe pas : "Maria  Wodzińska a attrapé son petit coeur"...

 

Attendu à Leipzig, Frédéric quitte -provisoirement -  les Wodziński le  26 septembre, offrant à Maria une Valse composée pour elle - la Valse en la bémol majeur, "pour Mlle Marie".

 

 

 

                                                                                  à suivre

 

 

 

Source :

Aimer Chopin, par Pierre Brunel, PUF

Chopin, l'enchanteur autoritaire, par Marie-Paule Rambeau, Ed.L'Harmattan

 

  

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 20:36

 

 

"Surmonter le sensible par l'esprit est le but de l'art comme de la science. Celle-ci surmonte le sensible en le résolvant totalement en esprit. Celui-là, en implantant l'esprit dans le sensible. La science regarde l'idée à travers le sensible, l'art regarde l'idée dans le sensible."

 

Rudolf Steiner (La Théorie de la Connaissance)

 

 

"La perception de l'idée dans la réalité est la véritable communion de l'être humain."

 

Rudolf Steiner

 

 

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 20:10

 

 

Qui n'a connu Chopin ne pourra jamais imaginer un être tel que lui, ni concevoir à quelle exaltation l'âme, avant la délivrance de son enveloppe terrestre, peut s'élever. Qui n'a entendu ses compositions jouées par lui ne se figurera jamais comment la plus pure inspiration, sans égard aucun pour l'usage, la louange ni le blâme, se laisse emporter par les ailes du génie. Chopin était lui-même, certainement le premier, à jamais l'unique en son genre, probablement. [...]  Sa personne était délicate, gracieuse, des plus attachantes ; l'homme tout entier n'était qu'un souffle, un être plus spirituel qu'incarné et, comme son jeu, pure harmonie. Sa parole aussi était semblable à son art : douce, aérienne, bruissante (weich, schwebend, rauschend). De père français et de mère polonaise, les inflexions romanes et slaves se trouvaient réunies chez lui dans le plus pur accord. A peine semblait-il toucher le piano ! - L'on eût pu rêver qu'il arrivât au même résultat sans l'intermédiaire de l'instrument. On ne pensait plus au mécanisme ; on écoutait le bruissement flûté [de son jeu] et l'on s'imaginait percevoir des harpes éoliennes mues par le souffle éthéré de l'atmosphère. Et avec ce talent qu'il était seul au monde à posséder, Chopin était obligeant, modeste, sans nulle prétention ! Ce n'était pas un pianiste de l'école moderne ; il avait créé son art entièrement seul selon sa conception, et c'était quelque chose d'indescriptible.

Au salon comme dans la salle de concert, il s'avançait doucement, modestement vers le piano, se contentait du premier siège venu, montrant d'emblée par la simplicité de sa tenue vestimentaire et par le naturel de son maintien combien toute contorsion, tout charlatanisme lui était contraire. Sans aucun préambule, il livrait immédiatement son jeu plein d'âme et profondèment senti. Pour donner libre cours à son talent il n'avait besoin ni d'une longue chevelure tombant sauvagement, ni de lorgnons, ni de coquetterie en face du public. Ce talent, il le produisait avec art - non avec artifice -, magnifié spirituellement - et non déformé par la singerie. [...]

 

 

Sophie Léo - Erinnerungen aus Paris

 

 

Sophie Léo était l'épouse du banquier hambourgeois Auguste Léo, établi à Paris entre 1817 et 1848 et avec qui Chopin fut très lié. Auguste Léo fut son homme d'affaires et son intermédiaire auprès d'éditeurs allemands et anglais. Il lui dédia la Grande Polonaise brillante Op. 53. Les Léo tenaient un salon musical réputé.

 

 

Témoignage et annotation tirés de "Chopin vu par ses élèves", de J.J. Eigeldinger

 

 

 

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