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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 22:39

 

Selon Chopin, l'égalité des gammes et des arpèges ne dépendait pas tant de l'affermissement le plus égal possible des doigts (à obtenir par des exercices pour les cinq doigts) et de la parfaite liberté du pouce lors de son passage que d'un mouvement latéral de la main  -le coude complètement abandonné et tombant toujours librement-  mouvement qui ne progressait pas par à-coups mais de manière continue, égale et coulante ; Chopin cherchait à le rendre sensible au moyen d'un glissando parcourant le clavier." (Mikuli)

 

V. Gille * note de son côté : "Il voulait par instants, tant il aimait le jeu lié, que dans une gamme la main s'inclinât du côté du petit doigt pour monter et du côté du pouce pour descendre ; il se plaisait à faire un glissando avec l'ongle de son troisième doigt, pour donner au poignet et à la main l'inclinaison souhaitée". Cette participation de la main par un imperceptible mouvement latéral dans le sens du trait était une des conditions de l'égalité du jeu de Chopin, tant admirée par les contemporains.

 

 

 

* Victor Gille (1884-1964) était un pianiste -élève de Diemer au Conservatoire de Paris- célèbre par... ses extravagances et certaines séances semi-spiritistes, dans lesquelles il jouait Chopin et Liszt de préférence. Dictés sur le tard, ses Souvenirs romantiques renferment, à côté de pages plutôt fantasques, d'intéressantes notations relatives à l'enseignement de Chopin. Au tournant de ce siècle Victor Gille a grandi dans les cercles de plusieurs anciens élèves de Chopin (Mme Dubois, Laure Duperré, baronne d'Ivry, Mathias, Mme Roubaud, Mme Veyret...)

 

 

 

Source : Chopin vu par ses élèves, JJ. Eigeldinger

 

 

 

 

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 19:25

 

 

"Sa création était spontanée, miraculeuse. Il la trouvait sans la chercher, sans la prévoir. Elle venait sur son piano soudaine, complète,sublime, ou elle se chantait dans sa tête pendant une promenade, et il avait hâte de se la faire entendre à lui-même en la jetant sur l'instrument. Mais alors commençait le labeur le plus navrant auquel j'aie jamais assisté. C'était une suite d'efforts, d'irrésolutions et d'impatiences pour ressaisir certains détails du thème de son audition : ce qu'il avait conçu tout d'une pièce, il l'analysait trop en voulant l'écrire, et son regret de ne pas le retrouver net, selon lui, le jetait dans une sorte de désespoir. Il s'enfermait dans sa chambre des journées entières, pleurant, marchant, brisant ses plumes, répétant et changeant cent fois une mesure, l'écrivant et l'effaçant autant de fois, et recommençant le lendemain avec une persévérance minutieuse et désespérée. Il passait six semaines sur une page pour en revenir à l'écrire telle qu'il l'avait tracée du premier jet.

 

 

George Sand, Histoire de ma vie, tome II page 446. Ce chapitre sur Chopin a été rédigé en août ou septembre 1854

 

Source : Chopin et Pleyel, par Jean-Jacques Eigeldinger, Ed. Fayard

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 08:12

 

Dès sa fondation en 1807, la maison Pleyel se présente comme "une sorte d'académie musicale" regroupant des compositeurs et musiciens venus des quatre coins d'Europe chercher la consécration suprême à Paris. Frédéric Chopin ne fait pas exception à la règle et le premier concert qu'il y donne le 25 février 1832 jouera un rôle déterminant dans sa carrière de compositeur et de pianiste. Celui-ci se déroule dans le salon Pleyel, 9 rue Cadet, au premier étage d'un hôtel particulier qui sert de local d'exposition-vente de la marque, de laboratoire d'expérimentation et de vitrine promotionnelle tant pour les instruments en démonstration que pour les artistes. La formule du récital n'étant pas encore connue, Chopin partage l'affiche avec d'autres musiciens, chanteurs et pianistes de grande renommée, dont le célèbre Frédéric Kalkbrenner, "premier pianiste d'Europe" (Chopin) et collaborateur de la firme. Ce dernier joue sur un grand piano tandis que Chopin dévoile l'excellence "d'un petit piano monocorde mais dont le son porte loin comme les sonnettes des girafes" (1). Il ne donnera par la suite que trois autres concerts chez Pleyel (en 1841, 1842 et 1848), dans les nouveaux établissements de la rue Rochechouart, s'imposant aux yeux de ses contemporains comme "l'étoile de ce salon".

 

 

20-Varsovie-Salon-Chopin-Clavier-Pleyel.jpg

   Piano Pleyel (exposé au Salon Chopin de Varsovie)

 

Camille Pleyel (1788-1855) comprend rapidement l'intérêt d'associer le nom du maître polonais à ses instruments dans la lutte l'opposant à la farouche concurrence, surtout celle de Pierre Erard qui a trouvé en Franz Liszt le porte-voix idéal. Un contrat tacite plus ou moins exclusif lie les deux hommes, chacun trouvant un substantiel avantage dans cette relation indéfectible à laquelle Chopin est indubitablement resté fidèle jusqu'à sa mort. Celui-ci dispose en permanence d'un piano à queue et d'un pianino (petit piano droit) en ses domiciles à Paris et à Nohant, et n'hésite pas à exiger un Pleyel lors de ses déplacements, notamment lors de son séjour à Majorque pour achever les Préludes op.28. Il est autorisé à disposer des instruments et des salons de la marque à condition qu'il mette en valeur les mérites caractéristiques de celle-ci auprès de ses élèves, issus majoritairement de la haute aristocratie européenne et devant obligatoirement se procurer un Pleyel.

 

 

27-Varsovie-Salon-Chopin-Piano-Erard.jpg

 Piano Erard (exposé au Salon Chopin de Varsovie)

 

 

Chopin affectionne particulièrement ces pianos, qu'il juge être le "non plus ultra". Perfectionnés et améliorés sous l'impulsion de C. Pleyel, ceux-ci sont réputés pour leur clavier "répondant très docilement à la plus légère pression des doigts" grâce à une mécanique à échappement simple assurant "un contrôle plus exact dans une transmission plus directe que l'échappement double inventé par Erard (2). Ils offrent des qualités de précision, de subtilité, de raffinement et de facilité, un timbre chantant favorisant le legato cantabile tant prôné par le compositeur, une "sonorité argentine un peu voilée", en plus d'un jeu de pédales dont Chopin se sert "avec un tact merveilleux" pour obtenir une couleur tantôt veloutée tantôt brillante : "Quand je suis mal disposé, disait un jour Chopin, je joue sur un piano d'Erard et j'y trouve facilement un son tout fait ; mais, quand je me sens en verve et assez fort pour trouver mon propre son à moi, il me faut un piano de Pleyel."

 

L'opposition de facture entre Pleyel et Erard, de tempérament entre Chopin et Liszt, ne va pas sans conséquence dans la pratique et l'usage. Alors qu'il est recommandé d'utiliser Erard, plus solide et robuste, pour les grands concerts, Pleyel, par son "son moelleux [...] qui s'arrondit et perd un peu de son intensité dans les angles d'une grande salle", est prescrit pour l'intimité du salon et l'interprétation des genres qui y sont liés (romance, mazurka, nocturne) et dans lesquels Chopin, "le poète de l'âme", rayonne.

 

 

Musee-Chopin-40.JPG

 Dernier piano Pleyel utilisé par Chopin en provenance de son appartement Place Vendôme

(exposé au Musée Chopin de Varsovie)

 

 

Carine Seron

Université libre de Bruxelles (brochure "Chopin 2010 en Belgique")

 

D'après deux articles de Jean-Jacques Eigeldinger :

"Chopin et la manufacture Pleyel", in : Frédéric Chopin : Interprétations, Eigeldinger J.-J (éd), Droz, Genève, 2005, pp.89-106 ;

"Chopin and Pleyel", in : "Early Music", août 2001, pp.389-396

 

 

 

(1) Par allusion au Giraffen-Flügel, piano vertical agrémenté entre autres d'un jeu de cloches.

(2) Pierre Erard a déposé en 1823 le brevet du fameux double échappement qui permet la répétition rapide des notes.

 

 

 

Photos par Carmen Desor

 

 

 

 

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 22:35

 

 

Malgré les reproches que l'on peut faire à George Sand sur son attitude souvent néfaste envers Chopin, il faut bien admettre qu'elle sut cerner le génie de l'homme qu'il fut...

 

 

"Le génie de Chopin est le plus profond et le plus plein de sentiments et d'émotions qui ait existé. Il a fait parler à un seul instrument la langue de l'infini ; il a pu souvent résumer en dix lignes qu'un enfant pourrait jouer des poèmes d'une élévation immense, des drames d'une énergie sans égale. Il n'a jamais eu besoin de grands moyens matériels pour donner le mot de son génie. Il ne lui a fallu ni saxophones ni ophicléides pour remplir l'âme de terreur ; ni orgues d'église ni voix humaines pour la remplir de foi et d'enthousiasme. Il n'a pas été connu et il ne l'est pas encore de la foule. Il faut de grands progrès dans le goût et l'intelligence de l'art pour que ses oeuvres deviennent populaires (...) Chopin sentait sa puissance et sa faiblesse. Sa faiblesse était dans l'excès même de cette puissance qu'il ne pouvait régler. Il ne pouvait pas faire (...) un chef-d'oeuvre avec une teinte plate. Sa musique était pleine de nuances et d'imprévu. Quelquefois, rarement, elle était bizarre, mystérieuse et tourmentée. Quoiqu'il eût horreur de ce que l'on ne comprend pas, ses émotions excessives l'emportaient à son insu dans des régions connues de lui seul."

 

 

 

George Sand, HMV, La Pleiade Vol.2

(citée par MP. Rambeau dans son livre "Chopin, l'enchanteur autoritaire")

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 18:27

 

Le témoignage ci-dessous est celui de Charles Hallé (1819-1895), pianiste et chef d'orchestre allemand. Il est reproduit dans l'ouvrage de Jean-Jacques Eigeldinger "Chopin vu par ses élèves".

 

 

 

Charles Hallé

 "Le même soir [30 novembre 1836] j'allai dîner chez le Baron [d']Eichtal, où je fus traité très cordialement et chez qui j'entendis Chopin. Ce fut au-delà de toute parole. Le peu de bon sens qui me restait m'a complètement abandonné. J'aurais pu me jeter dans la Seine. Tout ce que j'entends depuis me paraît si insignifiant que je préférerais ne rien entendre du tout. Chopin ! Ce n'est pas un homme, c'est un ange, un dieu - que sais-je encore ? Les compositions de Chopin jouées par Chopin ! Quelle joie insurpassable !  Je vous décrirai son jeu une autre fois. Comparé à Chopin, Kalkbrenner est un enfant. Je le dis avec la plus entière conviction. Tandis que Chopin jouait, je ne pouvais penser à rien sinon à des elfes et danses féeriques, si merveilleuse est l'impression qui se dégage de ses compositions. Rien n'y rappelle qu'un être humain a produit cette musique. Cela semble descendre du ciel - si pur, si transparent et idéal. J'éprouve le frisson rien que d'y penser. "

 

 

Lettre à ses parents, Paris, 2 décembre 1836

 

 

 

"Le même soir [30 novembre 1836] je l'entendis jouer et fus fasciné au-delà de toute expression. C'était comme si j'étais entré dans un autre monde, et tout souvenir de Kalkbrenner était banni de mon esprit. J'étais ravi en extase, si empli d'étonnement que je n'eusse pas été surpris si la pièce se fût soudain peuplée de fées. Le charme merveilleux, la poésie, l'originalité, la liberté parfaite et l'absolue transparence du jeu de Chopin à cette époque sont indescriptibles. C'était la perfection personnifiée. Il semblait se plaire à avoir produit cette évidente impression, alors que je ne pouvais que balbutier quelques mots d'admiration sans suite ; et il jouait derechef, révélant à chaque fois des beautés nouvelles, tant et si bien que j'aurais pu tomber à ses genoux en signe d'adoration [...] Chose curieuse, l'idée de prendre des leçons avec lui ne m'effleura pas alors : je sentais que ce que j'avais à faire pouvait se réaliser sans maître ; plus tard, des leçons de style pourraient être d'un plus grand profit. [...]

Je puis affirmer en conscience que personne n'a jamais été à même d'exécuter ses oeuvres telles qu'elles sonnaient sous ses doigts magiques. A l'écouter, on perdait toute faculté d'analyse ; on ne pensait pas un instant à évaluer le degré de perfection dans son exécution de telle ou telle difficulté ; on écoutait se dérouler telle quelle l'improvisation d'un poème, et on était sous le charme pendant tout le temps de sa durée. "

 

Autobiographie

 

 

 

Charles Hallé photo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 20:56

 

 

Lors d'une soirée chez Teresa Ticka...

 

 

"C'était en 1827, ou peut-être en 1826, je ne me rappelle plus avec certitude. Chopin était encore en uniforme de lycéen et timide comme une jeune demoiselle. Dans le salon, au lieu d'un piano, il n'y avait qu'un éolomélodicon. Pendant la soirée, la maîtresse de maison pria Chopin de jouer quelque chose. A Dresde, il racontait en riant quelle avait été son émotion ; quant à moi, je me rappelle parfaitement l'effet qu'il produisit sur l'assistance. Après deux ou trois compositions d'autres musiciens, il se mit à improviser sur le thème de la dernière. Apparemment les sons langoureux et solennels du petit orgue exercèrent une influence sur l'inspiration qui semblait le tenir sous son emprise. L'admiration était unanime. On ne jugeait plus, on ne faisait qu'écouter. Lui, il jouait et jouait, avec toujours plus d'expression et de sentiment, et il aurait joué encore longtemps sans doute, si le respectable Julian Ursyn (Niemcewicz), s'étant aperçu du changement extraordinaire qui s'était produit sur son visage devenu très pâle, n'avait enfin eu pitié de lui. Il s'approcha donc et s'étant assis sans bruit auprès de lui, il lui prit tout doucement la main et dit : "Assez, assez, jeune homme ! Il faut que tu te reposes." Tous alors l'entourèrent. Personne n'osait plus le louer à haute voix, et la maîtresse de maison, ainsi que ses hôtes le remerciaient uniquement en lui serrant la main. Chopin disait qu'aucun des plus éclatants triomphes qu'il avait connus par la suite, ne lui avait procuré une aussi douce joie."

 

 

Antoni-Edward Odyniec (1804-1885), poète polonais 

 Antoni Edward Odyniec

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Il prit l'habitude à cette époque de passer ses soirées dans le monde jusqu'à une heure tardive, dépensant sans compter son talent d'interprète et surtout d'improvisateur. Il était difficile de l'arracher au clavier quand il était en verve, parce qu'alors il perdait totalement conscience de sa fatigue. [...]

On se demande comment il arrivait à concilier 39 heures de cours hebdomadaires au lycée, les leçons chez Elsner et cette activité mondaine qui souvent le faisait se coucher à deux heures du matin."

 

Marie-Paule Rambeau (Chopin, l'enchanteur autoritaire)

 

 

   

 

 

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 20:35

 

 

Friederike Streicher, née Müller (1816-1895) fut l'une des meilleures élèves professionnelles de Chopin.

 

 

"Venue à Paris en 1839 expressément dans le but de travailler avec Chopin, elle se présenta chez lui avec une lettre de recommandation de la comtesse Appony (dédicataire des Nocturnes op. 27), dont le salon musical s'honorait souvent de la présence du maître et de ses meilleurs disciples. F. Müller reçut les leçons de Chopin pendant un an et demi sans relâche (fin octobre 1839-printemps 1841), à raison de deux heures par semaine.

 

'Combien de dimanches ai-je commencé à jouer chez lui vers une heure de l'après-midi pour n'en sortir que vers quatre ou cinq ! C'est alors qu'il jouait lui aussi, et combien magnifiquement ! Non seulement ses propres compositions mais aussi celles d'autres maîtres, afin d'enseigner à l'élève comment les rendre. Un matin il joua de mémoire quatorze préludes et fugues de Bach, et comme j'exprimais mon admiration joyeuse pour cet incomparable exploit il répliqua : 'Cela ne s'oublie jamais*' (Niecks, II, P.367 - éd.all.).'

[...]

'Souvent je l'entendis préluder merveilleusement. Une fois qu'il était si complètement absorbé dans son jeu, si entièrement arraché au terrestre, son domestique entra doucement et déposa une lettre sur le lutrin. Chopin s'interrompit dans un cri, les cheveux hérissés tout droit sur sa tête ; ce que j'avais tenu jusque-là pour impossible, je le vis de mes propres yeux - mais cela ne dura qu'un instant.' (Niecks, II, P.368 - éd.all.).

 

Pour que Chopin lui ait mis ses Etudes et Préludes entre les mains dès les premières leçons, il fallait que cette élève fût singulièrement avancée. Au dire de Marmontel, F. Müller comptait au nombre de "ses disciples affectionnées" ; et de fait, Chopin lui dédia son Allegro de Concert op.46 - ce qui la fit surnommer par Liszt "Mademoiselle opus quarante-six".  Qu'elle ait rencontré à Vienne Ludwika Jedrzejewicz et Pauline Viardot montre bien qu'elle avait accès aux familiers du maître. Lors de sa dernière leçon - printemps 1841 - Chopin lui fit hommage d'un autographe des Etudes Op.10/3 et 4."

 

 

 

* en français dans l'original

 

 

Source : Chopin vu par ses élèves, de J.J. Eigeldinger

 

    

 

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 17:28

 

 

Les Voigt, amis de Schumann, étaient "un couple de commerçants mélomanes qui tenaient salon. (...)  Henriette Voigt était elle-même une pianiste, élève de Ludwig Berger." (Marie-Paule Rambeau)

 

 

"Hier Chopin était ici et il a joué une heure sur mon piano une fantaisie et une nouvelle étude -homme intéressant et jeu plus intéressant encore ; il m'a étrangement émue. L'exaltation extrême de son style visionnaire se communique à une oreille subtile ; j'en retenais mon souffle. Elle est merveilleuse, l'aisance avec laquelle ses doigts de velours glissent, je devrais dire volent, sur les touches. Il m'a ravie - je ne peux le nier - d'une manière qui m'était jusque là inconnue. Ce qui m'a enchantée, c'est l'ingénuité, le naturel dont il fait preuve dans son attitude et dans sa manière de jouer."

 

 

 

Journal d'Henriette Voigt, 13 septembre 1836.

 

  

 

 

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 17:24

 

 

 

 

 

 

 

"C'était déjà un tableau inoubliable de le voir assis au piano, pareil à un voyant perdu dans ses songes ; de voir comment le songe créé par lui se traduisait dans son jeu et comment, chaque morceau fini, il avait la funeste habitude de parcourir d'un doigt toute l'étendue du clavier glissando comme pour se dégager puissamment de son songe."

 

Robert Schumann

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 13:38

 

La soeur de Maria Wodzinska, Jozefa, souligne que la pâleur et la nervosité naturelles de Chopin s'accentuaient anormalement quand il était au piano :

 

 

"Il s'agissait d'une surexcitation nerveuse où le plongeait la musique, il changeait de visage comme un homme qui est sur le point de s'évanouir. Quand il se levait du piano, il était toujours si épuisé et si énervé qu'il ne voyait pas ce qui se passait ; à tous les compliments et à l'expression du ravissement par quoi on le remerciait, il ne répondait pas un mot car il ne pouvait parler. Il lui fallait un grand moment pour se calmer et retrouver son équilibre. "

 

 

 

Souvenirs de Jozefa Koscielska (Slowacki i Chopin, Hoesick)

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